Dimanche soir, la situation politique de la France sera marquée du signe d’une grande confusion.
Battue à plate couture, l’extrême droite restera cependant le premier parti en nombre de voix et celui dont les contours seront le plus identifiables. Elle sera traversée par des conflits internes qui naissent toujours au lendemain des défaites.
Le président élu, l’aura été par une majorité parfaitement hétéroclite. On peut même se demander si, parmi ceux qui l’auront porté au pouvoir, le nombre de ceux qui refusent son programme (venus de la droite, de la gauche du P.S, des insoumis, du PCF, écolos, etc.) ne seront pas plus nombreux que ceux qui souhaitent réellement la réalisation du projet annoncé. Lors des législatives, cette « majorité présidentielle » sera éclatée en composantes qui se feront concurrence. Seront en effet présents des candidats officiels de « En marche» » mais aussi du PS rallié, du PCF, des Verts et, dès lors que la droite sera capable de retrouver une cohérence, il n’est pas du tout certain que le mécanisme habituel qui voit les législatives donner une majorité au président élu puisse fonctionner.
Que restera-t-il du PS éclaté en trois clans : ceux qui ont initialement choisi Macron, ceux qui se sont ralliés à Macron, ceux qui resteront « à gauche » ! Les candidats investis pour les législatives seront-ils clairement identifiables entre partisans de Valls et de Hamon ? Quel programme défendront-ils : celui du candidat de leur parti aux présidentielles ou autre chose ?
Que dire du PCF qui accole à son sigle celui d’un Front de gauche inexistant ? Soutien de Mélenchon il présentera,ici et là, des candidats contre les insoumis.
Les insoumis ? Mouvement ou parti ? Eux aussi sont écartelés entre les tenants du vote blanc et ceux qui, faute de mieux voteront Macron pour le combattre ensuite. Que feront-ils aux législatives ? Quelles traductions législatives trouveront les 19% de Mélechon ?
Quant aux verts ils ont disparu des écrans radars depuis quelques semaines.
Les élections législatives vont être une foire d’empoigne et le visage de l’assemblée nationale qui en sortira risque d’être bien étrange. Nous savons qui les civilisations sont mortelles. Manifestement les modèles politiques le sont aussi et à ce jour on ne sait pas par quoi celui que nous sommes en train de quitter sera remplacé.