On sait que Jean François Kahn a le sens de l’exagération très développé et que le goût (et le sens) des formules-chocs entraîne parfois sa pensée vers des territoires excessifs.
Pour autant, l’analyse de la situation qu’il nous livre dans son dernier opuscule paru le 7 juin, sous le titre provocateur : La catastrophe du 6 mai 2012 ne manque pas de proposer quelques remarques qui méritent considération. Par exemple : Dans l’esprit des Français, on trouve à la fois le besoin de sécurité exprimé par le FN, le besoin de reconnaissance du mérite et de l’effort prôné par Sarkozy, une envie de solidarité et de justice mise en avant par le PS, l’attrait de l’utopie humaniste de Mélenchon, la conscience de la nécessité de rigueur et d’équilibre prônée par François Bayrou. Les Français ont besoin de tout cela et ces aspirations ne sont pas exclusives en fait.
Pourtant, aucun candidat, aucun parti politique, ne sait répondre efficacement à l’ensemble de ces besoins. A défaut de trouver le leader qui parviendrait à le faire, les clivages politiques s’accentuent artificiellement, une bipolarisation caricaturale se développe hors de raison, on ne réfléchit, plus on anathèmise, « on ne démonte pas un argument, on chasse la boulette, on traque la bévue…on s’acharne sur ces cibles que sont les petites phrases.. et tout cela nous entraîne vers le conflit, vers la guerre … vers la catastrophe annoncée.
A méditer !
J.F Kahn , la catastrophe du 6 mai 2012, Plon, 5 €