La chancelière allemande et le président français ont, nous dit-on, élaboré un plan génial pour sauver la Grèce de la faillite et l’Euro de la déconfiture. Alléluia ! Alléluia !
Les banques, témoignant d’un sens tout à fait inhabituel de la solidarité envers les peuples, se seraient laissé convaincre d’abandonner 50% de leur créance. Alléluia ! Alléluia ! Quelle contrepartie ?
Le 1er ministre grec entend-t-il soumettre ce plan au peuple grec qui – jusqu’à nouvel ordre – dispose de la puissance souveraine concernant son avenir : c’est immédiatement un concert de protestations. Soumettre les mesures les concernant au jugement des citoyens grecs : vous n’y pensez-pas ! Ils vont dire non et mettre par terre le dispositif que ceux qui savent-mieux-que-tout-le-monde-ce-qu’il-faut-faire-pour-le-bien-de-tous ont élaboré.
Je suis dans l’incapacité de porter un jugement personnel sur la pertinence de fonds de ce plan. Je constate que des économistes sérieux doutent de sa valeur. Il n’est donc pas aussi évident que cela qu’il constitue la solution la plus sérieuse au problème posé. Ce que je constate par contre c’set que la plus élémentaire des démocraties fait peur à ceux qui l’ont élaboré. Leur objectif n’est donc probablement pas de sortir les peuples de la difficulté. S’ils agissaient réellement pour les peuples, ils ne seraient pas hostiles à une procédure référendaire. Ils travailleraient à argumenter et à convaincre de la justesse de leurs décisions.
Le seul fait que cette procédure soulève de telles réactions hostiles montre bien qu’aujourd’hui, en l’état actuel des choses, le montage économico-politico-financier que certains ont voulu pour l’Europe est incompatible avec les valeurs de la démocratie qui fonde nos systèmes républicains. Cela suffirait à le disqualifier.