L’objectif proclamé de la réforme de la formation des maîtres est la " revalorisation du métier ". La campagne ministérielle sur cette réforme s’articule autour du discours " des enseignants mieux formés, mieux payés, mieux considérés " mais on cherche en vain des mesures qui iraient dans ce sens.
En fait, c’est une modification fondamentale du recrutement des enseignants qui est en jeu, dans le cadre annoncé du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux. Economiser sur la formation parait être le pivot de tout le dispositif.
Aujourd’hui, la formation d’un enseignant se déroule sur le modèle suivant : Licence en 3 ans + Préparation au concours + Formation en alternance entre stages (500 à 600 h) et IUFM . Au cours de l’année en alternance, le nouvel enseignant est professeur stagiaire rémunéré.
Demain, si la réforme est mise en œuvre, le dispositif sera le suivant : Licence en 3 ans + Master 1 + Master 2 + Préparation au concours + stages facultatifs (108 h) + Mémoire suivie d’une entrée directe dans le métier et formation professionnelle réduite à 1/3 du temps. Pendant toute sa formation le futur enseignant a le statut d’étudiant non rémunéré.
On aura quelques clés de compréhension de ce qui se joue en rappelant deux phrases de nos " penseurs " gouvernementaux : " Il n’y aura pas de véritable échappatoire au carcan
des statuts si le concours continue d’être la seule et unique règle pour la promotion. Pour certains emplois de la fonction publique, il serait souhaitable qu’on laisse le choix aux nouveaux
entrants entre le statut de fonctionnaire ou un contrat de droit privé […] ". N. Sarkozy, 20 septembre 2007
" Lorsque nous manquerons ponctuellement de tel ou tel professeur, l’agence pourra solliciter des jeunes professeurs en fin de préparation, des stagiaires ou des élèves en fin de master ".
X. Darcos, 16 mai 2008.