Dimanche soir, un adjoint de la municipalité sortante, visiblement marqué par l"échec de sa liste, me demandait, une grande incompréhension dans le regard et le sentiment d'une immense injustice dans la voix : nous avons le sentiment d"avoir fait de bonnes choses : pourquoi donc sommes nous battus ? L"effet Sarkozy n"est pas, comme le prétend Patrick Labaune, la raison principale et déterminante de l'échec. Les raisons sont sans aucun doute multiples. Il en est une qui est essentielle à mes yeux. L"équipe sortante s"est murée dans la certitude "bétonnée" quant à la légitimité et à la pertinence de ses actions, en considérant que tout avis contradictoire, toute critique émise par un interlocuteur, quel qu"il soit, était, a priori, marqué du sceau de la sottise. Sur les bancs de l"opposition, nous avons eu à subir, maintes fois, les sarcasmes et les quolibets de cette majorité quant à notre " incapacité " à comprendre les choses et à avoir le moindre avis pertinent. Parole d"opposition était parole vaine. Une parole d"opposition ne doit pas être une parole sans écho. C"est au contraire un éclairage qu"il faut entendre, et parce qu"il traduit la pensée d"une partie des citoyens, dont il faut tenir compte. Parce qu"elle est consciente des risques qu"il y a à ne pas écouter les oppositions, notre nouvelle équipe a inscrit dans sa charte de fonctionnement la proposition suivante : Les oppositions seront perçues comme un apport supplémentaire dans toute recherche de solutions. Pour ce faire, le règlement intérieur garantira le droit d"expression de tous les élus et permettra aux citoyens et acteurs de la vie locale d"être associés à la formulation des propositions et des processus d"évaluation des politiques. C"est un engagement collectif qu"il nous faudra inscrire en exergue de tous nos débats..