Le président du conseil Général a fait des déclarations reproduites dans l’Impartilal du 6 décembre qui laissent rêveur.
Il « pronostique » que le vote des 51 communes sur la proposition préfectorale de regroupement intercommunal aboutira à un vote négatif « ce qui ne veut pas dire qu’elle ne se fera pas » aurait-il ajouté. Voilà une affirmation bien étrange de la part d’un élu de la République. Alors qu’on attendrait de sa part un commentaire du type : dans ce cas, on relancera les discussions pour aboutir à une nouvelle proposition qui serait majoritaire, il déclare, en substance : qu’à cela ne tienne, minoritaire, il y aurait rien de choquant à ce que le projet se fasse malgré tout ! Etonnant, non ?
Une des raisons de ce choix éventuel contre le vœu de la majorité des communes, tient à ce que les minoritaires représenteraient plus de la moitié de la population. Voire. Romans, par exemple, compte 34 000 habitants. Le conseil municipal a approuvé le projet préfectoral par 20 voix contre 19. Peut-on raisonnablement considérer que 34 000 Romanais sont favorables à la « grande agglomération » ? Difficile à soutenir !
Enfin, prendre appui sur les communes qui approuvent le périmètre à 51 pour les rassembler en une communauté « des minoritaires » n’aurait aucun sens. En effet, 25 communes approuvant un projet à 51 ne signifie pas qu’elles sont prêtes à s’isoler entre elles. Un ensemble à 25, autour d’une conurbation Valence-Romans n’a jamais été étudié ni dans ses compétences possibles ni dans son fonctionnement. Créer cet ensemble à partir du vote actuel serait manifestement un détournement de scrutin.
A lire les propos du président du C.G, on se prend donc à s’interroger sur les intentions réelles des défenseurs de la « Grande agglo ». Veulent-ils vraiment travailler à une rationalisation et à une optimisation de la gestion des territoires où sont-ils à la poursuite d’autres objectifs plus secrets dont la formulation explicite serait difficile ?