La bactérie tueuse a fauché 22 vies.
Dès le début de l’épisode épidémique, l’opinion a justement réclamé des explications.
L’hypothèse selon laquelle le vecteur du mal pouvait être les concombres espagnols a été formulée. La presse a immédiatement relayé cette hypothèse. L’opinion publique a transformé l’hypothèse en une vérité et, en application d’un principe de précaution ici mal posé, c’est toute une filière maraîchère qui, en quelques heures, s’est trouvée détruite. Les producteurs de concombres ont mis leur production à la benne Or, le concombre n’était pas le coupable !
Tout le paradoxe de l’information est ici illustré.
Soit les autorités sanitaires ne donnent pas d’information et on leur reproche un manque de transparence. Soit elles révèlent les pistes sur lesquelles les scientifiques travaillent et ce qui n’est qu’hypothèse devient explication tenue pour vérité.
La Commission européenne se dit aujourd’hui prête à réfléchir à une réforme de son mécanisme d'alerte alimentaire, mis en cause par l'Espagne notamment pour avoir été déclenché prématurément. "Le mécanisme doit être déclenché dès lors qu'il y a des preuves scientifiques qui motivent son déclenchement et nous allons voir comment assurer pour l'avenir le bon timing de l'alerte", a reconnu le commissaire à la Santé John Dalli au cours d'une réunion des ministres de la Santé à Luxembourg.
Comment et quand délivrer à l’opinion une information efficace et juste ?
Redoutable question pour toutes les sociétés démocratiques.