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  • : G. Bouchet la vie muncipale de Valence. Des réflexions sur la vie politique locale, départementale, nationale.
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12 avril 2019 5 12 /04 /avril /2019 15:40

Le lundi 18 mars, Emmanuel Macron a déclaré qu'il ne toucherait pas au texte fondateur de la laïcité en France. "Ma vision est claire : c’est 1905 et rien que 1905", a déclaré le président de la République face à une soixantaine d'intellectuels réunis pour une soirée "grand débat" à l'Elysée, diffusée sur France Culture. "Je ne souhaite pas qu’on change la loi de 1905 et ce qu’elle représente et ce qu’elle permet de préserver", a-t-il insisté.

Ce recul par rapport aux intentions jusqu’ici affichées est plutôt une bonne nouvelle dont il faut se féliciter ! Ce n’est pas pour autant un gage de sécurité pour l’avenir.

On peut en effet attaquer la loi de 1905 sans toucher à la lettre du texte. La loi Debré, qui finance sur fonds publics une école privée à vocation prosélyte, est le modèle de ce type de mise en cause. L’ordonnance du 21 avril 2006 autorisant la construction d’édifices de culte sur des terrains publics par baux emphytéotiques administratifs en est un autre. Pour un loyer, qui peut être de 1 € par an, les collectivités locales peuvent mettre à la disposition des religions des terrains pour une durée de 99 ans. Cela contrevient manifestement à l’article 2 de la loi de 1905 …. Sans toucher au texte de la loi.

D’autre part, on sait que l’interprétation que Macron fait de la loi de 1905 reste extrêmement problématique. Sa conception de ce qu’il appelle « laïcité » est plus proche de celle que s’en faisait Jean Paul II qui, en 2004, lors de ses vœux au corps diplomatique, déclarait : « Dans une société pluraliste, la laïcité est un lieu de communication entre les diverses traditions spirituelles et la nation » que de celle de Jean Jaures.  Pour le Pape, comme pour le Président de la République, la laïcité n’est, en surplomb des religions, l’affirmation de la liberté de conscience, la condition de la libre expression des convictions personnelles, mais elle serait, à leur niveau, un simple outil de communication entre les religions.

Dans de telles conditions, l’affirmation présidentielle « je ne souhaite pas qu’on change la loi de 1905 » n’est pas faite pour rassurer les laïques quant à la volonté présidentielle de défendre et promouvoir la laïcité.

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