La polémique autour de la note aux recteurs de Vincent Peillon sur « le mariage pour tous » illustre une contradiction majeure de notre dispositif scolaire.
L’article 1 de la loi Debré reconnait aux établissements privés sous contrat un « caractère propre ». Dès lors, ceux-ci sont parfaitement fondé s à enseigner les valeurs qui sont celles de l’Eglise à laquelle ils se rattachent d’autant que c’est précisément pour cela qu’ils ont été créés. Par définition, l'enseignement catholique n'est pas neutre et ne peut pas l’être.
L’Eglise catholique s’est prononcée contre le mariage pour tous. Qui peut imaginer qu’elle pourrait demander à ses établissements d’enseignement d’être neutre sur cette question ? Et de quel droit peut-on le lui demander quand on a reconnu, par une loi, le caractère propre des établissements qu’elle administre?
En finançant ces établissements – et donc en rémunérant un enseignement qui peut prendre parti contre les lois qu’il fixe – l’Etat se place dans une situation totalement invraisemblable. En contradiction avec le principe de la liberté de pensée et d’expression, il fait pression pour les « interdire de parole » et, en même temps, il finance les moyens de cette parole hostile qu’il ne peut légalement empêcher.
Une seule solution pour sortir de la contradiction : revenir aux principes fondamentaux de la laïcité. Aux établissements publics : fonds publics ; aux établissements privés à caractère propre : fonds privés.