Extraits du discours de Jean-Luc Laurent, Président du Mouvement Républicain et Citoyen et député du Val-de-Marne, prononcé à l’occasion du débat général précédant l’examen par l’Assemblée Nationale du traité TSCG et de la loi organique dite de « la règle d’or », mardi 2 octobre 2012.
Les défauts constitutifs de la
monnaie unique ne sont pas réductibles car c'est le concept même de monnaie unique qui est inadaptée à la diversité humaine, géographique, démographique, économique et politique de l'Europe …/…
L'Euro était inadapté. L'extension à l'échelle de l'Europe de la politique de la Bundesbank était particulièrement inadaptée à une Europe hétérogène. Dix années de monnaie unique n'ont fait
qu'aggraver le problème avec des stratégies nationales singulières d'adaptation à la contrainte monétaire et le chloroforme de taux d'intérêt faibles ou nuls. Le déclenchement de la crise
financière a dit la vérité de ces dix années d'illusoires convergences../…
Les parlementaires du Mouvement
Républicain et Citoyen ne voteront ni le traité ni la loi organique qui instaure la « règle d'or », parce que nous sommes attachés à la souveraineté populaire. ./.. Nous ne voterons pas le traité
car comme le dit l'accord signé par le MRC et le Parti Socialiste le 9 mars 2012, le traité est « inacceptable ».
Le Président de la République a eu une parole forte, il a dit que le traité serait « renégocié » et « complété ». Renégocié, il ne l'a pas été. Il ne le sera pas. Complété, il a commencé à l'être
lors du Sommet européen du 28 juin. Il devra l'être plus fortement pour faire plus que compenser la logique mortifère de l'austérité hérité de l'époque qu’on a qualifié de « Merkozy
»…/…
Monsieur le Premier Ministre, faites nous crédit de nous regarder non comme des eurosceptiques, des réfractaires ou des traine-savates archaïques. Nous ne
sommes pas l'arrière-garde. Monsieur le Premier Ministre, nous sommes à l'avant-garde de l'euroréalisme. ../.. Nous avons besoin désormais d’une
réorientation de l’Europe qui appelle une nouvelle construction politique. Le référendum de 2005 nous l'a appris, l'Europe meurt de ces bricolages fonctionnels, de la fuite en avant. Les peuples
crient, il faut les entendre. Les politiques d'austérité aggravent cette situation et font peser sur l’Union Européenne une menace politique réelle.
Je vais faire une faute qu'un jeune parlementaire peut se permettre. Je vais doublement préjuger du résultat.
Mardi, le traité sera ratifié. Sans nos voix, sans d'autres voix à gauche, il sera voté. Mais je suis convaincu également qu'il ne sera pas
appliqué. Le traité sera voté comme le dernier article d'une période révolue, comme un mauvais héritage.