Un discours généralement convenu consiste à affirmer que l’enseignement privé sous contrat remplit une mission de service public et que, à ce titre, il respecte le principe de neutralité, accueillant dans ses écoles, collèges et lycées tous ceux qui veulent bien avoir recours à lui sans distinction d’appartenance religieuse et sans pratiquer quelque prosélytisme que ce soit.
Sauf que…
Sauf que, si l’on en croit le Dauphiné libéré, qui n’est pas spécialement un journal anticlérical (édition du 14 octobre 2017), on apprend que, au cours d’une cérémonie à la cathédrale, l’évêque du diocèse « a remis sa lettre de mission au directeur diocésain de l’enseignement catholique », lequel a ensuite remis « leur lettre de mission aux nouveaux chefs d’établissement catholique.»
On est donc fondé à penser que, à côté, au-delà, au dessus… (qui sait) de la mission de service public relevant du contrat d’association, les chefs d’établissement ont une mission qui leur est confiée directement par l’évêque au cours d’une célébration en la cathédrale du siège du diocèse.
Il faudrait être d’une grande naïveté pour croire que cette « deuxième » mission pourrait être une injonction de neutralité et qu'elle cédera le pas devant la première.