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  • : Le blog de bouchet
  • : G. Bouchet la vie muncipale de Valence. Des réflexions sur la vie politique locale, départementale, nationale.
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4 juillet 2015 6 04 /07 /juillet /2015 11:27

Avec 269 visites, le blog a frôlé hier le record de visites pour une seule journée.

J’y vois la conséquence de la publication de la lettre ouverte de l’Observatoire de la laïcité au maire de Valence à propos de sa présence es-qualité à l’inauguration du nouveau collège Sainte-Anne. Beaucoup de mes correspondants me demandent par téléphone des précisions sur ce que j’appelle « la vocation prosélyte revendiquée » de l’enseignement catholique.

J’ai donné des explications dans ma note du 13 juin. Revenons-y.

Les fondateurs de la République laïque ont toujours considéré que la liberté de conscience devait s’accompagner de la liberté de parole et donc de la liberté d’enseignement. Ils se sont opposés à ceux qui, dans leur camp, voulaient que l’Etat se donne le monopole de la création d’écoles. Il n’y a rien d’anormal à ce qu’une Eglise développe ses lieux d’éducation. C’est cohérent avec la laïcité qui est l’outil de la liberté. Il existe donc en France un double réseau d’établissement scolaire : un réseau public financé par la collectivité, puisqu’il vise ce qui est commun, et un réseau privé dont la logique voudrait qu’il soit financé sur fond privé puisqu’il vise ce qui est particulier.

Ce qui est anormal - et que nous combattons - c’est l’attitude de certains élus qui font semblant de croire que ce réseau d’enseignement privé joue un rôle de service public alors qu’il est – par nature – au service d’une idéologie de type communautariste et qu’il cherche à promouvoir auprès de tous ses convictions et ses valeurs. L’art. 10 du statut officiel de l’enseignement catholique publié en 2013 (disponible sur Internet) est clair : Au service de l’homme et de son éducation, l’Église manifeste qu’elle porte sur toute personne un regard d’espérance. Conformément à la mission qui lui a été confiée par le Christ, elle s’adresse à tous les hommes et à tout homme; aussi, par choix pastoral, l’école catholique est-elle ouverte à tous, sans aucune forme de discrimination.

Cette « ouverture à tous » ne peut pas se comprendre comme visant le service de la collectivité mais comme une mise en œuvre de la mission donnée à ses fidèles par le fondateur de la religion chrétienne : allez enseigner toutes les nations !

Ainsi, nos adversaires, ce ne sont pas les religieux, qui ont droit à leur liberté de conscience, de parole et d’enseignement. Ce sont les faux laïques qui, par naïveté ou complicité, encouragent les œuvres de prosélytisme et facilitent les tentatives des religieux d’imposer leur influence et leurs croyances particulières dans l’espace public. Nos adversaires ce sont ceux qui voudraient mettre le service public au service d’une idéologie particulière et qui feignent d’ignorer ce que l’Eglise dit elle-même de son projet : art. 126 L’Évangile inspire le projet éducatif aussi bien comme motivation que comme finalité les champs éducatifs participant intégralement du champ pastoral. Ou encore : art. 181 La tutelle est garante de la dynamique missionnaire de l’école catholique. Elle veille particulièrement à ce que les responsables, en particulier le chef d’établissement et l’organisme de gestion, s’inscrivent dans cette mission reçue de l’Église, et à ce que toute leur activité trouve sa source dans l’Évangile reçu dans la Tradition de l’Église et dans la conception chrétienne de l’homme qui en est l’expression.

Non, les laïques dont je suis, ne sont pas hostiles par principe à la religion. Ils ne sont pas hostiles à l’enseignement privé. Ils réclament seulement et simplement, que la collectivité se mette au service de ce qui est commun à tous, qu’elle développe et encourage ce qui réuni plutôt que ce qui divise et que tous les agents du service public veillent à accomplir sérieusement et sans compromission cette tâche.

Or, force est de constater que, aujourd’hui comme toujours, la religion et les Eglises sont plutôt du côté de ce qui divise que du côté de ce qui réuni. Conclusion !

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commentaires

G
D'accord avec ton analyse Gérard. Cependant, l'enseignement confessionnel n'a-t-il pas sous la IV° et la V° République été utilisé par les exécutifs comme un complément (indispensable) aux insuffisances de créations de postes d'enseignants du public? Beaucoup de syndicalistes de la FSU dénoncent cette "stratégie" d'Etat.. Les autres syndicats restent discrets sur ce sujet.
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B
Bien sûr et les faux laïques sont légion dans les gestionnaires de l'Etat et de l'éducation dont ils ne voudraient plus qu'elle soit nationale
G
D'accord avec ton analyse Gérard. Cependant, l'enseignement confessionnel n'a-t-il pas sous la IV° et la V° République été utilisé par les exécutifs comme un complément (indispensable) aux insuffisances de créations de postes d'enseignants du public?<br /> Beaucoup de syndicaliste de la FSU dénoncent cette "stratégie" d'Etat.. Les autres syndicats restent discrets sur ce sujet.
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