Je viens de lire avec stupéfaction le communiqué d’EELV à l’issue du 1er tour des élections départementales. « A l’issue de ce premier tour, nous pouvons faire le constat que le choix de proposer une « alternative » dans ce scrutin départemental a porté ses fruits : les candidat-e-s ont obtenu un peu plus de 12% en moyenne sur les 17 cantons où nous étions présents (sur 19). Les candidat-e-s de l’alternative sont en mesure de se maintenir dans deux cantons, avec de bonnes chances de succès sur celui de Dieulefit. Ailleurs, nos résultats montrent que l’aspiration à des inflexions importantes des politiques locales et nationales est forte et qu’elle devra être prise en compte, sauf pour le PS à assumer de laisser les collectivités et demain le pays aux mains de la droite ou de l’extrême droite.
Une telle prose témoigne d’une réelle amnésie et, partant, d’une authentique cécité quant à la situation politique qui est la nôtre aujourd’hui.
Les résultats d’EELV associé au PCF et au Front de gauche en 2015 sont largement inférieurs à ce que EELV réussissait seul en 2011. En 2011, Danielle Persico (EELV) faisait 16,91 % sur Valence 2. La gauche alternative réalise 9,25 en 2015 sur les bureaux valentinois du nouveau canton. A Dieulefit, le candidat EELV, qui sera élu au deuxième tour, rassemblait 34,8% des voix en 2011. Les alternatifs de 2015 font 22,75 %. A Montélimar 1, Salim Bouziane, candidat écologiste réalisait 12,20 % en 2011. Il ne fait plus que 8,35 % associé au PCF en 2015 etc…
Alors oui, la France a besoin que se construise une alternative à la politique d’austérité qu’impose l’Europe, mais il faudra probablement s’y prendre autrement pour réussir cette construction car les résultats de l’élection de dimanche montrent plutôt une régression de la gauche alternative qu’une progression. Nous ne sommes pas, hélas, dans la dynamique de Syriza en Grèce. Ce n’est probablement pas dans un affrontement frontal avec le P.S que se trouve la solution par laquelle passe une reconstruction de la dynamique à gauche.
Une stratégie qui aboutit à la présence du F.N dans 14 cantons sur 19 et à l’éviction complète de la gauche dans quatre mériterait autre chose que prétendre au succès de cette stratégie. Il faudra que le temps de la vraie réflexion arrive vite.